Effets du harcèlement scolaire sur le cerveau

Le harcèlement scolaire est un fléau qui a été décuplé avec l’apparition des diverses technologies de communication et réseaux sociaux. Même s’il est reconnu comme étant un délit pénal et punissable par la loi, et que des campagnes de sensibilisation sont mises en place très régulièrement, il est encore trop répandu. Des scientifiques ont récemment mis en évidence ses effets sur le cerveau.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 𝟏𝟏% 𝐝𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐬 sont harcelés chaque année à l’école, que ce soit sous forme de harcèlement 𝐦𝐨𝐫𝐚𝐥 𝐨𝐮 𝐩𝐡𝐲𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞. En France, une enquête datant de 2023 a rapporté que 5 % des écoliers et 2 % des lycéens et collégiens avaient peur d’aller à l’école. Une étude finoise récemment publiée dans le 𝐽𝑜𝑢𝑟𝑛𝑎𝑙 𝑜𝑓 𝑁𝑒𝑢𝑟𝑜𝑠𝑐𝑖𝑒𝑛𝑐𝑒 a étudié les 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐜𝐞́𝐫𝐞́𝐛𝐫𝐚𝐮𝐱 en temps réel lors d’un acte de harcèlement.

L’expérience s’est déroulée de la façon suivante : 51 adolescents et 47 adultes ont regardé une vidéo de 9 minutes 𝐬𝐢𝐦𝐮𝐥𝐚𝐧𝐭 𝐮𝐧𝐞 𝐬𝐢𝐭𝐮𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐡𝐚𝐫𝐜𝐞̀𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, dans laquelle ils vivaient le point de vue de la victime, le tout dans une 𝐦𝐚𝐜𝐡𝐢𝐧𝐞 𝐚̀ 𝐢𝐦𝐚𝐠𝐞𝐫𝐢𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐫𝐞́𝐬𝐨𝐧𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐦𝐚𝐠𝐧𝐞́𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞. Ces situations ont déclenché une activation de plusieurs régions sensorielles et motrices, mais aussi liées à la gestion de la 𝐝𝐞́𝐭𝐫𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐞́𝐦𝐨𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥𝐥𝐞 : le tronc cérébral, l’amygdale, le thalamus et les cortex somatosensoriel et moteur.

Ces effets étaient retrouvés chez les adolescents et chez les adultes, produisant un 𝐞́𝐭𝐚𝐭 𝐝’𝐚𝐥𝐞𝐫𝐭𝐞 𝐦𝐚𝐬𝐬𝐢𝐟. L’exposition répétée à ce type de situation peut avoir des 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐞́𝐪𝐮𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐩𝐬𝐲𝐜𝐡𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐬𝐨𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐠𝐫𝐚𝐯𝐞𝐬, pouvant mener à une 𝐚𝐥𝐭𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 des systèmes de la régulation du stress et des émotions.