Contraception masculine : une piste prometteuse

28/02/2023

Une étude de 2017 réalisée par l’Institut Solidaris avait établi que 40% des hommes seraient intéressés par une pilule contraceptive, afin de partager cette charge avec leur partenaire. Une étude pré-clinique récente dévoile des résultats intéressants …

En effet, une équipe de scientifiques du Weill Cornell Medicine a publié il y a quelques jours dans Nature Communications des résultats chez la souris concernant la prise d’une contraception masculine qui pourrait in fine être à la demande. Au lieu d’agir sur des concentrations hormonales, cette pilule agit sur la motilité des spermatozoïdes en inhibant l’activité de l’adenylyl cyclase soluble (ACs), enzyme essentielle pour leur activation.

Les chercheurs ont montré qu’une seule dose de cette molécule avait permis d’immobiliser les spermatozoïdes de souris pendant 2,5 heures, leur motilité étant progressivement restaurée ensuite. Même si le comportement d’accouplement entre les souris restait inchangé après prise de la molécule inhibitrice, aucune gestation n’a été déclenchée dans le groupe ayant été traité. A l’inverse, presque un tiers des femelles étaient gestantes dans le groupe contrôle après avoir été en présence des souris mâles contrôles.

Même si ce résultat est prometteur, d’autres défis doivent être relevés : chez la femme, les spermatozoïdes peuvent survivre plusieurs jours dans l’utérus à la suite d’un rapport sexuel. Il faudrait donc que l’enzyme puisse être inhibée suffisamment longtemps pour empêcher le passage du col de l’utérus. De plus, même si pour le moment aucun effet secondaire ou toxicité n’ont été remarqués après une exposition chronique à cet inhibiteur, les hommes et souris naturellement déficients en ACs présentent plus de risques de calculs rénaux et de pression intraoculaire élevée que la population générale.