Un médicament antihypertenseur contre le syndrome de stress post-traumatique ?

19/01/2023

Les thérapies médicamenteuses pour combattre le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) sont encore limitées, mais un médicament vieux de 50 ans contre l’hypertension artérielle pourrait bien constituer une option intéressante …

Le SSPT est un trouble anxieux sévère affectant profondément tous les aspects de la vie de l’individu concerné. Il se traduit par des pensées intrusives en rapport avec l’évènement déclencheur, un comportement d’évitement qui leur rappelle celui-ci, des effets délétères sur l’humeur, ainsi que de l’hypervigilance. Ce trouble affecte 9 % de la population générale à un moment de leur vie. Sa durée est supérieure à 1 mois et il peut débuter jusqu’à 6 mois après l’évènement traumatique. En plus des traitements par psychothérapie, deux traitements médicamenteux approuvés par la Food and Drug Administration existent, mais seulement 20 à 30 % atteignent une rémission totale avec ces molécules.

Les traitements médicamenteux visant le système adrénergique, impliqué dans la réponse « combat-fuite », ont déjà été étudiés par le passé dans le contexte du SSPT, notamment la clonidine, un traitement antihypertenseur. Les résultats n’étant pas probants à l’époque, cette piste avait été abandonnée. Plus récemment, une étude chez la souris a réintroduit l’idée que la clonidine pourrait être un traitement dans le traitement du SSPT, en empêchant la consolidation de la mémoire de peur par modulation de la morphologie des épines dendritiques hippocampiques.

La recherche de traitements pour le SSPT est cruciale car la proportion de personnes touchées peut être assez grande dans certaines populations, les vétérans de guerre par exemple, mais elle peut atteindre jusqu’à 30 % des patients ayant eu une infection sévère à la COVID-19 et chez les soignants ayant été en première ligne lors de la pandémie.